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Au château d’Argol est le premier roman qu'écrivit Julien Gracq, durant l'été 1937. Il propose son manuscrit à Gallimard, mais ne fait plus d'autres démarche quand celui le refuse. En rencontrant par hasard José Corti, un éditeur-libraire côtoyant le milieu surréaliste, il pourra le faire publier en 1938.

Ce premier livre se pose en introduction d'une oeuvre diverse et évolutive, mais en est coupé car écrit avant la guerre, où Julien Gracq sera mobilisé puis capturé. De plus, ceux qui suivront seront l'objet d'une évolution dans un style moins contourné, ou moins archaïque, et ainsi plus précis afin de frapper au mieux la vision et l'imagination du lecteur.

" (...) Au Château d'Argol (...) a été écrit avec une sorte d'enthousiasme, qui tenait peut-être en partie à ce que je débouchais tardivement dans la fiction (...).
Entretien avec Julien Gracq, Magazine littéraire, décembre 1981.

Julien Gracq a été inspiré pour sa première fiction par l'opéra ou « festival scénique sacré » Parsifal de Wagner, et ce récit pourrait, selon lui, « (...) passer pour n’être qu’une version démoniaque – et par là parfaitement autorisée – du chef-d’œuvre [donc, Parsifal de Wagner](...) »(citation extraite de l’avis au lecteur écrit par Julien Gracq)

Ce livre est aussi le premier roman surréaliste tel que André Breton le rêvait. Il est l'un des rares lecteurs du livre lors de sa sortie,où seule une centaine d'exemplaires est vendue(sur 1200 imprimés) et est admiratif de sa propension à laisser «pour la première fois, le surréalisme se retourn[er] librement sur lui-même pour se confronter avec les grandes expériences sensibles du passé et évaluer,(...) sous l'angle de l'émotion (...)[et] de la clairvoyance, ce qu'a été l'étendue de sa conquête. »

Les sens sont irrigués par les lieux, les espaces et forment l’image la plus exacte des relations entre Albert le maître d’Argol, Herminien son ami, son complice, son ange noir, et Heide, la femme, le corps. Tout autour, sombre, impénétrable, la forêt. Tout près, l’océan. Et au centre, troublant point de repère, le château d'Argol.

(En haut à gauche, la première page du livre, de la main de Gracq. )

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