Théories, idées, morales, etc.

L'amitié, ou plutôt complicité entre deux hommes comme révélateur de chacun, permettant à l'esprit de s'épanouir en rebondissant sur celui de l'autre est une idées constructrices de cet œuvre. Une autre théorie lisible est celle des éléments de l'environnement comme acteurs à part égales aux hommes dans les événements : la mer, la forêt et le château ont tous une influence décisive et même déterminante sur le comportement des êtres humains.
Ces êtres humains qui, bien que plus intelligents, beaux et fascinants que la moyenne, sont tout de même perdu dans leurs quête d'un but à la vie. Ce but apparaît comme,peut être, la connaissance dans les réflexions d'Albert, le sexe dans l'abandon totale d'Heide à ce dernier, et la provocation, l'ignorance des bornes dans la violence des actions d'Herminien, qu'elle soit physique sur Heide ou verbale, musicale(le concert d'orgue qui laisse son ami sous le choc) avec Albert. La réponse semble résider dans les coup de poignards d'Albert sur Heide et Hermienien, mais son geste peut aussi revêtir la symbolique de l'inéluctable des rapports humains, qui ne peuvent que finir dans l'effacement de l'autre.

Prose poétique?

Oui, pour les paysages recréés avec une force d'évocation et des mots plus poétique que purement descriptif, pour les chapitres qui semblent autant de différents poèmes de par leur titres et leur nombre assez élevé.
Mais la longueur des phrases rompt avec ces aspects poétiques, en instaurant une dynamique de flux ou de cours d'eau, ondulant et s'étirant sans se donner des limites versifiées tout en respectant soigneusement l'aspect grammatical et logique de la langue.

Procédés repérés

Les métaphores et comparaisons, très souvent filées sur toute une phrase ou un paragraphe, puisque les phrases sont toujours longues, s'étendant sur plus d'un paragraphe. On trouve des antithèses et autres oppositions quand la figure lumineuse d'Heide contraste avec la noirceur lucide d'Herminien., ou dans la sérénité qu'Albert trouve dans son château jusqu'à ce qu'une tempête se déclare et provoque sa panique. Les métaphores tiennent parfois de l'oxymore, ou du moins du rapprochement surréaliste d'images éloignées mais qui sonnent justes, comme « l'herbe élastique ».